Ses Os, Bones, Un Endroit

Frac Grand Large

Dunkerque, France

2019 - 2023

Tania Mouraud

À l’occasion de la triennale Art & Industrie – GIGANTISME, Rubis Mécénat s’est associé au Frac Grand Large – Hauts-de-France pour commander à l’artiste française Tania Mouraud trois œuvres inédites destinées à investir le site de Rubis Terminal dans le Port de Dunkerque, et une façade au cœur de la ville. Les textes de très grand format de Tania Mouraud ont été conçus pour l’échelle de l’espace public. Ici, l’artiste a envisagé une intervention mémorielle et poétique s’inscrivant dans l’histoire de Dunkerque.

Pour les deux bacs du site de Rubis Terminal, l’artiste propose une citation de La Tempête de Shakespeare, en français et en anglais :
Ses os se sont changés en corail. Perles sont devenus ses yeux.
Of his bones are coral made. Those are pearls that were his eyes.

Sur une façade du centre-ville, Tania Mouraud propose une phrase créée spécialement pour ce lieu :
Un endroit pour rêver dans chaque ville, espace éternité.

La difficulté de lecture transforme ce texte gigantesque en un décor abstrait, géométrique, qui souligne l’architecture. Le fait d’en découvrir la lecture, au fil des déplacements, renvoie le promeneur à ses propres rêves d’absolu, tout en cassant la solitude inhérente à la pratique urbaine.

Triennale Art & Industrie – GIGANTISME

Comissariat : Géraldine Gourbe & Gregory Lang

Tania Mouraud

Tania Mouraud est née en 1942 à Paris, France. Elle vit et travaille à Colombiers, France.

Dès la fin des années soixante, le travail de Tania Mouraud s’est inscrit dans une pratique questionnant les rapports de l’art et des liens sociaux en utilisant différents médiums : peinture, installation, photo, son, vidéo, performance, etc. Elle propose de rajouter dans nos appartements standards une chambre de méditation (1968). Elle affiche dans l’espace public sur les panneaux 3 x 4 m son désaccord avec une société glorifiant l’avoir au dépend de l’humain (1977). Elle réfléchit sur les rapports décoratifs de l’art et de la guerre, sur les limites de la perception avec l’aide de l’écriture en créant des « mots de forme » (1989). À partir de 1998, elle utilise la photo, la vidéo et le son dans une forte relation à la peinture pour questionner différents aspects de l’histoire et du vivant.