MARC LOHNER
ACHEIROPOÏÈTES

PRIX RUBIS MÉCÉNAT 2023

EN PARTENARIAT AVEC LES BEAUX-ARTS DE PARIS
ÉGLISE SAINT-EUSTACHE, PARIS, FRANCE

Marc Lohner est né en 1993 à Izmir, Turquie. Il intègre l’école des Beaux-Arts de Paris en 2016, après avoir obtenu une licence en cinéma et audiovisuel à l’Université de Paris 3 Sorbonne Nouvelle. Il effectue ensuite un échange de sept mois dans le département de sculpture de l’Université des arts de Musashino, à Tokyo. Il obtient en 2023 son DNSAP avec les félicitations du jury. Ancré dans l’histoire collective mythologique, son travail consiste à définir de nouveaux outils afin d’accéder à différents plans de la réalité.

Dans le cadre de son engagement pour la création contemporaine émergente, Rubis Mécénat soutient la professionnalisation des étudiants des Beaux-Arts de Paris. Depuis 2021, le Prix Rubis Mécénat permet chaque année à un artiste  d’imaginer et de concevoir une oeuvre pour l’église Saint-Eustache, avec l’accompagnement critique d’un commissaire d’exposition.

Le lauréat 2023, Marc Lohner, a réalisé l’installation Acheiropoïètes, terme grec signifiant « non fait par la main de l’homme », présentée du 3 octobre au 17 décembre à l’église Saint-Eustache, avec l’accompagnement curatorial de Marc Donnadieu.

L’artiste a souhaité ici révéler ce que la main du temps, ou parfois celle des êtres humains, a laissé sur les pierres de l’église. Pour cela, il a photographié les blocs  de calcaire qui servent de bases aux piliers  de l’église, ainsi que d’autres parties moins accessibles au regard, mais portant encore les traces des différentes périodes de construction de l’édifice, et en a imprimé les plus caractéristiques sur cinq lés de lin translucide qu’il a suspendus à près de quinze mètres de hauteur. L’architecture de l’église est ainsi considérée par Marc Lohner comme un immense papier sensible impressionné par tout ce qui a pu s’y dérouler pendant presque 800 ans. Et, grâce à des effets de mise en perspective, de tons sur tons et de transparence, les peaux photographiques de l’église se superposent à ses peaux calcaires naturelles, les pixels de l’image aux grains de la pierre. Le regard est ainsi emporté par un double mouvement inversé de tombée vers le dallage du sol et de montée vers les voûtes aériennes, va et vient sans cesse renouvelé entre matérialité et immatérialité, gravité et légèreté, ombre et lumière…

Texte de Marc Donnadieu, commissaire d’exposition